Последний снаряд (2019) Sculpture par Valerii Nikitin

Je suis allé à Samara deux fois. La première fois que j'étais petit enfant, à l'âge de 5 ans, avec ma mère, je suis allé rendre visite à son frère aîné, oncle Dima. Il est tombé gravement malade alors qu'il travaillait à la liquidation d'un dépôt de munitions en temps de guerre. Et il a été envoyé pour traitement dans un hôpital militaire. Oncle Dima était colonel. Commandait le district militaire de Kuibyshev.
Au départ, selon sa mère, il voulait devenir agronome et a étudié à Timiryazevka. Mais pendant les années de guerre, le destin en décida autrement : il devint conducteur de char. Brûlé dans le réservoir deux fois. Et après la guerre, il a lié sa vie à l'armée.
Un jour, il est venu nous rendre visite à Shchekino. C'était au début de l'automne. Nous l'avons rencontré près du magasin où ils m'ont acheté des sandales. Une image est gravée dans ma mémoire d'enfance : un militaire souriant, aux bras énormes tendus, court vers sa mère. Au début, j'avais très peur pour ma mère, qui pleurait même de surprise et de joie. Il s'avère que nos voisins lui ont dit que nous étions allés dans un magasin de chaussures et, comme il disposait de très peu de temps, il s'est rendu à une réunion à Toula, est arrivé à Shchekino et est allé nous chercher. Après avoir serré sa mère dans ses bras, il a demandé : "Est-ce que c'est votre fils?"
Je me tenais modestement à l'écart et regardais cet homme souriant inconnu dans un bel uniforme avec de grandes étoiles sur ses bretelles. En me regardant attentivement, il dit à ma mère : "Oui, il est intelligent." Je me suis précipité à la librairie qui se trouvait à proximité et j'ai acheté un grand, épais et beau livre d'images – « Contes de fées ». Maman me le lisait alors souvent, assise près du poêle en hiver, jusqu'à ce que je l'apprenne moi-même.
Un an plus tard, il est tombé gravement malade ; ma mère a dit qu'il avait attrapé un rhume lors de la liquidation d'un dépôt de munitions militaire, et ma mère et moi sommes allés à Samara. Tante Ksenya, la sœur aînée de ma mère, et oncle Anton, le frère cadet de ma mère, étaient déjà à Samara. Nous y sommes restés environ une semaine. Il semble que l'état de l'oncle Dima ait commencé à s'améliorer et il a ordonné à ma mère de rentrer à la maison, car elle devait aller travailler et moi, j'avais besoin d'aller à la maternelle. Trois jours après notre départ, oncle Dima est décédé.
L'oncle Anton est arrivé après les funérailles et a apporté une casquette d'officier militaire, que nous gardons encore en souvenir de l'oncle Dima. La deuxième fois que j'ai visité Samara, c'était lorsque nous avons été appelés dans la ville d'Ordzhonikidze pour un rassemblement d'instructeurs de tourisme, et à la demande de ma mère, je me suis écarté « un peu » de l'itinéraire pour m'incliner devant la mémoire de l'oncle Dima et corriger le lieu. de son enterrement. A cette époque, je travaillais déjà comme enseignant.
Tante Nina, la femme de l’oncle Dima, a longtemps cherché sa tombe. Il a été enterré dans un cimetière militaire, où étaient généralement enterrés soit des pilotes, soit des militaires. L'endroit était loin de l'allée centrale, isolé, envahi par les buissons et les arbres. Pendant deux jours, j'ai mis de l'ordre dans l'enterrement ; arbres défrichés, taillés, peints. J'ai installé une nouvelle photo à la place de l'ancienne, qui s'était fanée au soleil et était devenue jaune. Après cela, j'ai marché plusieurs heures le long des quais de la Volga, heureusement, l'appartement de tante Nina était très proche.
Tante Nina a vécu une longue vie. Maintenant, elle est partie. Sa fille reste, ma cousine Mila. Assez souvent, je l'appelle sur Skype et nous discutons de certains sujets de vie... Elle est ancienne médecin, obstétricienne et bonne chirurgienne dans les maladies féminines. Elle a travaillé toute sa vie professionnelle dans le Nord. Pendant tout ce temps, nous ne l'avons rencontrée que 2 fois.