Comment Bien Photographier ses Œuvres d'Art ?

Comment Bien Photographier ses Œuvres d'Art ?

Bastien Alleaume | 26 févr. 2021 6 minutes de lecture 15 commentaires
 

Au fil de cet article, nous allons donc répondre à une question d’apparence simple mais pourtant complexe : Comment faire pour obtenir des images de qualité de mes œuvres d’art ?

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Qu’il s’agisse de mettre en avant ses réalisations sur les réseaux sociaux, déposer des annonces sur des plateformes de vente d’art en ligne, ou bien tout simplement d’imprimer des supports de communication intégrant un visuel, il est dorénavant presque impossible pour un artiste d’évoluer sans disposer d’illustrations numériques de bonne qualité de ses toiles.

Au fil de cet article, nous allons donc répondre à une question d’apparence simple mais pourtant complexe : Comment faire pour obtenir des images de qualité de mes œuvres d’art ? 

Tous les artistes ne sont pas photographes. Si pour certains d’entre vous, la démarche semble évidente, pour nombre de vos homologues, la photographie réussie d’une toile relève parfois de la science-fiction.
Pas de panique, nous allons vous expliquer comment parvenir à capturer vos œuvres le plus clairement possible : suivez le guide !

1. Le matériel : un investissement nécessaire

Pour obtenir des images de bonne qualité, il vous faudra au minimum un appareil photo assez récent ou téléphone de dernière génération, capable de prendre des photographies de bonne qualité. En dehors de ce prérequis essentiel, si vous souhaitez investir davantage, d’autres outils peuvent vous permettre de faciliter et/ou sublimer votre travail.

Ces outils ne sont pas indispensables : quelques bricolages astucieux pourront vous permettre d’éviter ces achats, mais sachez toutefois qu’ils existent, et qu’ils peuvent vous être utiles, notamment si vous réalisez beaucoup d’œuvres, ou si vos bénéfices vous permettent d’investir dans un gain de temps qui vous fournira davantage de disponibilité pour la création.

Voici les outils dont vous pourriez avoir besoin, classés (subjectivement) par leur ordre d’importance, du plus au moins nécessaire :

  • Un trépied réglable : pour stabiliser votre appareil/téléphone, faciliter le cadrage et éviter les flous de mouvement.
  • Un chevalet : pour maintenir votre œuvre droite et stable.
  • Deux spots/projecteurs LED portatifs : en imitant la lumière naturelle, ces projecteurs vous permettront de réaliser des photographies en intérieur, en hiver, en pleine nuit, ou à tout autre moment lorsque le soleil n’est pas en rendez-vous.
  • Un long tissu (ou rideau) blanc, épais et opaque : très utile pour les photographies de sculptures, celui-ci vous permettra également d’unifier le fond de votre œuvre, et d’éviter les pollutions lumineuses provenant d’objets ou de réverbérations lumineuses derrière la toile.
  • Une charte de gris : Inutile sauf vous avez l’âme d’un professionnel, ou si vous excellez dans le domaine des monochromes blancs. Cet outil permet de vérifier et de régler avec précision la balance des blancs de vos photographies.
  • Un niveau : Cet outil est nécessaire si vous ne disposez pas d’un chevalet ou si votre toile est trop grande pour celui-ci. Dans le cas contraire, il ne se révèlera utile que pour les plus perfectionniste d’entre vous. De nombreuses applications sur Smartphone réalisent à merveille cette fonction.

Concernant les alternatives possibles : Vous pouvez remplacer le trépied par un tabouret ou un petit meuble (table de chevet, guéridon…) et quelques gros livres pour régler la hauteur. Si vous ne souhaitez pas investir dans des projecteurs LED, la lumière du jour est très efficace pour réaliser de bonnes photographies de vos toiles : les lumières artificielles vous permettront seulement de ne plus être tributaire de la météo et des subtilités de l’éclairage naturel de votre atelier / appartement / maison. De même, si vous ne disposez pas d’un chevalet pour maintenir votre œuvre, la fixation temporaire de l’œuvre sur un mur blanc, avec un niveau, suffira également pour obtenir un rendu simple et efficace.

 2. L’installation du Set Up (positionnement du matériel et de l’œuvre)

Que vous optiez pour un éclairage naturel ou artificiel, soyez vigilants sur ces quelques points :

  • N’utilisez jamais de flash : cela créé des zones brillantes sur les images, et dénature totalement l’œuvre ainsi capturée.
  • La photographie d’un tableau en 2D ne répond pas aux mêmes exigences que la photographie d’un portait ou d’un paysage. La lumière doit éclairer la toile de manière uniforme. Dans l’éventualité où une zone d’ombre occuperait une partie de l’espace de la toile, celle-ci ternirait l’ensemble de votre travail, éloignant ainsi votre cliché final de la réelle apparence de votre œuvre.
  • Si votre œuvre est en reliefs, plus ou moins épais, vérifiez que la direction de la lumière ne fasse pas apparaitre d’ombres non souhaitées aux abords de ceux-ci. Si c’est le cas, déplacez votre œuvre jusqu’à ce que vous ne constatiez plus d’ombres incommodantes.

Pour un shooting en extérieur, préférez une plage horaire au milieu de la journée, lorsque le ciel est bleu ou blanc, et entre 10h et 15h, lorsque la lumière est la plus forte.

Pour un shooting en intérieur, la pièce dans laquelle vous disposerez votre installation devra faire au minimum 3m par 3m, et être équipée de stores ou de rideaux, afin que vous puissiez régler à votre convenance les sources de lumière extérieure.

Si vous utilisez un kit d’éclairage LED, installez les deux sources de lumière de chaque côté de votre appareil.

Concernant l’installation de votre œuvre et de votre matériel, suivez ces règles simples :

  • La toile et le sol doivent former un angle droit, afin de restreindre les déformations de perspective. L’œuvre placée sur un chevalet ou accrochée à un mur doit être parfaitement horizontale, la tranche inférieure parallèle au sol (voir schéma ci-dessous). 
  • Placez votre trépied/tabouret et votre appareil à une distance d’1 ou 2 mètre de la l’œuvre, face à celle-ci, à la même hauteur.
  • Evaluez la distance nécessaire pour que l’œuvre rentre parfaitement dans le cadre de votre appareil. Faites-en sorte que la toile remplisse au maximum l’écran de votre appareil, afin de limiter le rognage des marges lorsque vous retoucherez vos images. Ce rognage diminue la résolution de vos clichés, il est donc préférable de le restreindre au maximum.
  • Une fois que l’installation vous convient, programmez un retardateur de quelques secondes (3 ou 10) et réalisez plusieurs clichés afin d’être sûr d’avoir celui qui vous convient à la fin du processus. Le retardateur permettra d’éviter les micromouvements lorsque vous appuyez sur le déclencheur de votre appareil.

Cette mise en place étant assez longue et complexe, profitez-en pour photographier plusieurs de vos réalisations pendant la même séance, si votre organisation de travail le permet. Ainsi, vous pourrez économiser de précieuses minutes et rentabiliser votre installation.

 3. Post-production : assurez la qualité et l’harmonie de votre photographie avec l’œuvre initiale

Une fois vos photos réalisées, transférez-les sur votre ordinateur, dans différents dossiers dédiés à chacune de vos œuvres, afin de faciliter votre tri et vos retouches.

Pour retoucher et recadrer vos photos, nous vous conseillons vivement l’utilisation d'Adobe Photoshop. Toutefois, si vous ne disposez pas de ce logiciel, vous pouvez opter pour d’autres alternatives gratuites : Gimp, Paint, Gravit.io (directement disponible sur navigateur), Pixlr (Mac) ou encore SumoPaint.

En dehors du recadrage, vous pouvez éventuellement modifier les contrastes et la luminosité sur tous ces logiciels. Cela pourra vous permettre de vous rapprocher de l’œuvre initiale, si vous percevez d’importantes différences de tons à l’œil nu. N’abusez pas de ces modifications, qui peuvent rendre votre image très éloignée de l’apparence réelle de votre réalisation.


On espère que ces conseils vous seront utiles et vous permettront de réaliser des photographies fidèles aux subtilités de vos réalisations.
Maintenant il n’y a pas photo : vous êtes un pro.
Si vous êtes artiste débutant, nous vous conseillons également la lecture de notre article regroupant quelques bonnes astuces pour booster vos ventes d’œuvres d’art en ligne.


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